*Cet article a été publié précédemment dans le magazine Clair/Obscur, 25 août 2018.
Mo Masaya a toujours été influencé par l'occulte. Il s'intéresse notamment à la magie
Mo Masaya a toujours été influencé par l'occulte. Il s'intéresse notamment à la magie
et à la divination. Tout ce qui
demeure caché, invisible et mystérieux l'attire. Dès ses
premières peintures, une certaine
symbolique s'instaure donc naturellement dans son
travail. Aujourd'hui, cette
inspiration sibylline fait partie intégrante de son œuvre.
Entretien avec un artiste à
l'imaginaire énigmatique et fascinant.
Lilith,
technique mixte -plâtre, paper clay et polyuréthane- 2016
Lilith: ou la
dénonciation d'une vérité tronquée
Interrogé au sujet de ses influences
pour son œuvre Lilith, Mo Masaya répond : '' Pour ce
qui est
de Lilith, elle était en
grande partie une dénonciation de la vision judéo-chrétienne et
des ses
anciens textes, qui
avaient tendance à travestir -ou même simplement à dissoudre- la
vérité.''
Selon la tradition juive,
Lilith serait un démon féminin. Elle est présentée comme étant
la
première femme d'Adam,
avant Ève.
Balafré no. 21, procédé alchimique
-oxyde de fer, tissus, cheveux et acrylique, 2017
Un rapport à la
matière très intuitif
J'ai demandé à Mo Masaya de nous
décrire le procédé alchimique qu'il utilise, dans la création
de certaines de ses œuvres : ''Sans
trop en dire, le procédé consiste à accélérer la décomposition
de métaux pour en
extraire les oxydes; et pouvoir ensuite m’en servir comme pigments.
Tout cela
est
effectué sans l'utilisation de produits chimiques, afin de ne pas
calciner la toile.'' Toute sa série
Balafré a d'ailleurs été
réalisée avec ce procédé.
Balafré no. 25, procédé alchimique
-oxyde de fer, cheveux et acrylique, 2017
Mo Masaya ajoute: '' La
matière m’appelle, et je l’assemble de la façon dont elle me
le dicte.''
En ce qui a trait aux
étapes de création de l'artiste, Mo Masaya décrit en ces mots sa
manière
d'aborder la toile blanche
: '' ...la fermentation des idées a souvent été faite dans ma
tête, bien
avant de débuter la
peinture; ou sinon, comme dans la série des Balafrés, les oxydes se
disposent
de façon naturelle. Il
m’est alors plus aisé d’extirper les personnages des formes
abstraites qui
sont créées .''
Balafré no.14, procédé
alchimique -oxyde de fer, tissus, cheveux, acrylique, 2016
L'importance du contact
avec les pairs
En regardant une œuvre,
on peut se demander comment l'artiste est-il parvenu obtenir une
telle
juxtaposition des
couleurs, une telle maîtrise de la matière? Mo Masaya estime que le
contact
avec ses pairs demeure
essentiel pour progresser : ''J’ai eu une formation acrylique, mais
le fait
d’avoir été entouré
de beaucoup d’autres artistes a favorisé les échanges, et cela
m'a permis de
faire ensuite mes propres
analyses, et de mettre la main à la pâte.''
La mère des larmes,
paper clay, fil de fer, cheveux, etc., 2017
Une
multitude d'idées et de projets
Mo
Masaya m'a aussi informée sur ses projets artistiques à moyen et à
long terme : ''Je souhaite
coaguler
la multitude d’idées que j’ai en tête, et achever toute une
multitude de projets en cours.
Notamment,
un projet d’illustration pour un livre, de même que quelques
projets de pochettes
d’albums.
Je continuerai aussi à travailler en vue d'organiser une future
exposition, -solo ou duo-
fort
probablement à Montréal.''
En
attendant cette exposition, on peut suivre le travail de Mo Masaya
sur sa page Facebook :
Mo
art, ou sur Instagram : Mo Masaya.
Suggestions musicales
Puisque la musique demeure pour plusieurs artistes un élément clé dans
leur processus de création, j'ai choisi de terminer mes chroniques avec
les suggestions musicales des artistes.
Mo Masaya aime bien travailler au son de la musique de Sunn o))) et de Philippe Sade:
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