lundi 4 février 2019

Mo Masaya: la passion de l'invisible et du mystérieux

 *Cet article a été publié précédemment dans le magazine Clair/Obscur, 25 août 2018.


Mo Masaya a toujours été influencé par l'occulte. Il s'intéresse notamment à la magie
et à la divination. Tout ce qui demeure caché, invisible et mystérieux l'attire. Dès ses
premières peintures, une certaine symbolique s'instaure donc naturellement dans son
travail. Aujourd'hui, cette inspiration sibylline fait partie intégrante de son œuvre. 
Entretien avec un artiste à l'imaginaire énigmatique et fascinant.


                                                 Lilith, technique mixte -plâtre, paper clay et polyuréthane- 2016


Lilith: ou la dénonciation d'une vérité tronquée

Interrogé au sujet de ses influences pour son œuvre Lilith, Mo Masaya répond : '' Pour ce qui est
de Lilith, elle était en grande partie une dénonciation de la vision judéo-chrétienne et des ses
anciens textes, qui avaient tendance à travestir -ou même simplement à dissoudre- la vérité.''
Selon la tradition juive, Lilith serait un démon féminin. Elle est présentée comme étant la
première femme d'Adam, avant Ève. 


                                 Balafré no. 21, procédé alchimique -oxyde de fer, tissus, cheveux et acrylique, 2017


Un rapport à la matière très intuitif

J'ai demandé à Mo Masaya de nous décrire le procédé alchimique qu'il utilise, dans la création
de certaines de ses œuvres : ''Sans trop en dire, le procédé consiste à accélérer la décomposition
de métaux pour en extraire les oxydes; et pouvoir ensuite m’en servir comme pigments. Tout cela
est effectué sans l'utilisation de produits chimiques, afin de ne pas calciner la toile.'' Toute sa série
Balafré a d'ailleurs été réalisée avec ce procédé. 


                                       Balafré no. 25, procédé alchimique -oxyde de fer, cheveux et acrylique, 2017

 
Mo Masaya ajoute: '' La matière m’appelle, et je l’assemble de la façon dont elle me le dicte.''
En ce qui a trait aux étapes de création de l'artiste, Mo Masaya décrit en ces mots sa manière
d'aborder la toile blanche : '' ...la fermentation des idées a souvent été faite dans ma tête, bien
avant de débuter la peinture; ou sinon, comme dans la série des Balafrés, les oxydes se disposent
de façon naturelle. Il m’est alors plus aisé d’extirper les personnages des formes abstraites qui
sont créées .'' 

                            Balafré no.14, procédé alchimique -oxyde de fer, tissus, cheveux, acrylique, 2016 

 
L'importance du contact avec les pairs

En regardant une œuvre, on peut se demander comment l'artiste est-il parvenu obtenir une telle
juxtaposition des couleurs, une telle maîtrise de la matière? Mo Masaya estime que le contact
avec ses pairs demeure essentiel pour progresser : ''J’ai eu une formation acrylique, mais le fait
d’avoir été entouré de beaucoup d’autres artistes a favorisé les échanges, et cela m'a permis de
faire ensuite mes propres analyses, et de mettre la main à la pâte.'' 

                                      La mère des larmes, paper clay, fil de fer, cheveux, etc., 2017

 

Une multitude d'idées et de projets


Mo Masaya m'a aussi informée sur ses projets artistiques à moyen et à long terme : ''Je souhaite

coaguler la multitude d’idées que j’ai en tête, et achever toute une multitude de projets en cours.

Notamment, un projet d’illustration pour un livre, de même que quelques projets de pochettes

d’albums. Je continuerai aussi à travailler en vue d'organiser une future exposition, -solo ou duo-

fort probablement à Montréal.''



En attendant cette exposition, on peut suivre le travail de Mo Masaya sur sa page Facebook :

Mo art, ou sur Instagram : Mo Masaya. 



 

Suggestions musicales



 
Puisque la musique demeure pour plusieurs artistes un élément clé dans leur processus de création, j'ai choisi de terminer mes chroniques avec les suggestions musicales des artistes. 

Mo Masaya aime bien travailler au son de la musique de Sunn o))) et de Philippe Sade:








Aucun commentaire:

Publier un commentaire