Adeline Lamarre explore des mondes étranges et fantastiques dans ses oeuvres qui paraissent sortir d'un rêve ou d'un conte. Elle donne vie à des personnages, des récits et des lieux entre le cauchemardesque et le féerique. Entretien avec une artiste qui nous ouvre les portes de son imaginaire débordant d'univers surréalistes et de personnages magiques et ténébreux.
Une passion transmise par ses parents...
Adeline Lamarre s'intéresse à la peinture et au dessin depuis l'enfance. '' Mes parents sont des
scientifiques, mais dès qu'ils avaient du temps libre, ils sculptaient, dessinaient, façonnaient,
construisaient...'' Sa mère l'a d'ailleurs inscrite très jeune à des ateliers de peinture et de dessin. ''J'ai été en contact très jeune avec l’art. Mes parents nous sortaient souvent dans les musées et j'adorais cela.''
Artiste, galeriste et éditrice indépendante
Adeline Lamarre a été la copropriétaire du Repaire des 100 talents, une galerie d'art à Montréal, et elle publie aussi des bandes dessinées en tant qu'éditrice indépendante. Voici ce qu'elle m'a répondu lorsque je lui ai demandé pourquoi elle avait fait le choix de publier ses œuvres de manière indépendante: ''Ce n'était pas une question de choix. Si je ne l'avais pas fait moi-même, elles n'auraient pas été publiées.''
L'artiste apprécie l'auto-publication notamment parce-que cela lui permet de garder le contrôle sur le produit final. Elle se consacre principalement aux bandes-dessinées fantastiques et de science- fiction. ''La publication à compte d'auteur peut devenir un processus assez lourd à endosser parce qu'une fois l’œuvre éditée, il reste encore toute la promotion à faire et je crois que c'est cet aspect que j'ai trouvé le plus énergivore.'' 
La prêtresse de l'Aconit, huile sur masonite, 2018
Le printemps renaît, huile sur panneau de bois, 2016
Objets inanimés avez-vous donc une âme?, huile sur panneau de bois, 2019
Adeline Lamarre déplore le fait que le milieu de l'art soit si fermé. ''Le monde des arts visuels (comme l'univers de l'édition) fonctionne beaucoup par copinage. Les artistes se tiennent en gang et montent des expositions collectives sans faire d'appel de dossier et n'invitent que leur amis à participer. J'ai l'air amère, mais c'est la triste réalité.''
Défilé de Docteurs Peste, peinture à l'huile sur planche de skate, 2019
La peinture à l'huile: médium de prédilection de l'artiste
Adeline Lamarre partage son temps entre la peinture et le dessin. Elle utilise l’encre, l’acrylique,
l’aquarelle et l'huile, avec une prédilection pour cette dernière.''Cela fait un certain temps que je peins à l'huile. Et jusqu'à tout récemment, je revenais toujours à l'acrylique. Mais dorénavant je crois que je n'y reviendrai plus. Cela m'aura demandé beaucoup de travail pour me sentir à l'aise avec l'huile: gérer les temps de séchage, modifier ma façon de travailler car je ne peux pas m'appuyer sur ma peinture, apprivoiser la viscosité et les ingrédients à utiliser (solvant, siccatif, médiums à glacis). Mais j'ai maintenant l'impression de mieux pouvoir diriger ma création et d'en faire ce que je veux.''
Ses projets artistiques à venir...
Adeline Lamarre prévoit continuer sa série sur les Docteurs Peste, et se concentrer sur le Canada et les États-Unis pour y faire la promotion de son art. ''Mes choses commençaient à plutôt bien aller avant que la pandémie nous tombe dessus. J'ai commencé à exposer aux États-Unis et à m'y monter une clientèle. Mes oeuvres s'y vendent très bien. Je recherche des galeries qui font des appels de dossier pour des expositions collectives avec thème. Je me concentre présentement sur le Canada et les États-Unis car sinon les frais d'expédition seront trop dispendieux. ''
Suggestions musicales
Puisque la musique demeure pour plusieurs artistes un élément clé dans leur processus de création, j'ai choisi de terminer mes chroniques avec les suggestions musicales des artistes.
Adeline Lamare m'a parlé de Dead Can Dance, Gorillaz, Ennio Morricone, Chinese Man et Massive Attack.
Contact: docteurpeste@gmail.com
